"Les gens nous prennent pour des radins" : désormais, vous devez réclamer vos échantillons gratuits de crème ou de parfum

par Hamza HIZZIR | Reportage TF1 Charlotte Gerbelot, Léa Kebdani, Christophe Hanesse
Publié le 7 mai 2024 à 16h41, mis à jour le 7 mai 2024 à 17h15

Source : JT 13h Semaine

Finis les petits échantillons qu'on nous donnait à la caisse, après un achat en pharmacie ou parfumerie.
Depuis la publication d’un récent décret, il faut désormais les demander pour y avoir droit.
Une mesure à visée écologique qui provoque des réactions mitigées.

Presque deux ans plus tard, la mesure est entrée en vigueur. Un décret, publié au Journal officiel le 23 avril puis repéré le 4 mai par l’UFC-Que choisir, définit les conditions et les modalités d’application de l’article L.541-15-10 du Code de l’environnement, initialement annoncé pour le 1ᵉʳ juillet 2022, qui "interdit de fournir à un consommateur, sans demande de sa part, un échantillon de produit dans le cadre d’une démarche commerciale", à l’exception des denrées alimentaires non préemballées.

Finie, donc, depuis lors, la distribution rituelle en caisse après un achat en pharmacie ou parfumerie de ces conditionnements "souvent en plastique ou en verre, qui ne sont pas recyclables parce qu’ils sont tout petits et passent un peu à côté dans les machines", explique, dans le reportage du JT de 13H à voir dans la vidéo en tête de cet article, Marianne Enault, notre journaliste spécialiste des questions environnementales.

Une mesure anti-gaspillage plus ou moins comprise par les clients sollicités ce mardi 7 mai par TF1. "J’ai un tiroir chez moi, il est rempli d’échantillons, donc je comprends très bien qu’il n’y ait pas d’utilité d’en offrir autant", réagit, par exemple, une dame croisée dans les allées de Beauty Success, enseigne spécialisée dans la vente de produits de beauté, à Moulins-lès-Metz (Moselle). "Le problème, c’est la réflexion des clients, réplique le gérant. Il y en a qui ne comprennent pas, même si on leur explique qu'il y a un nouveau décret. Les gens nous prennent parfois pour des radins (rires)."

Difficile, pour l’heure, d’évaluer la potentielle réduction, ainsi générée, de la quantité de déchets issus de ces échantillons distribués par millions chaque année, ceux-ci demeurant disponibles à la demande… Une certitude : les associations, ayant pour habitude de les récupérer pour les donner aux plus démunis, accusent, elles, déjà le coup. "On va avoir des problèmes d’approvisionnement et surtout des problèmes par rapport aux gens qui vivent dans la rue, parce qu’ils doivent les porter et l’idée, c’est aussi d’alléger les sacs à dos avec des petits formats, quitte à leur en donner régulièrement", s’inquiétait, dès 2021 (à l'annonce de la mesure) au micro de TF1, la présidente de l’association "Les Gratuits", qui affirmait aider, grâce à ces collectes d'échantillons, près de 300 personnes chaque semaine dans l’agglomération bordelaise.

À noter que tous les échantillons ne sont pas concernés. Par exemple, vous pourrez toujours en trouver dans les magazines.


Hamza HIZZIR | Reportage TF1 Charlotte Gerbelot, Léa Kebdani, Christophe Hanesse

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