Échauffourées devant le lycée polyvalent de Cachan : que s'est-il passé ?

par Aurélie SARROT avec Alexandra Guillet
Publié le 5 mars 2024 à 13h28, mis à jour le 5 mars 2024 à 15h59

Source : TF1 Info

De violents incidents ont éclaté ce mardi matin devant le lycée polyvalent de Cachan.
Des individus encagoulés ont jeté des projectiles et brûlé du mobilier urbain.
Les pompiers ont été pris à partie, et les forces de l'ordre sont intervenues avant que les élèves ne puissent reprendre les cours.

Des objets divers jetés, des véhicules retournés, des cris, des rires et une scène d'autant plus choquante qu'elle se déroule devant un établissement scolaire. Ce matin vers 8h, de violents incidents ont éclaté devant le lycée polyvalent de Cachan dans le Val-de-Marne.  

C'est là, à l'heure à laquelle les cours débutent, que des individus encagoulés ont fait brûler du mobilier urbain dont des poubelles avant de s'en prendre aux pompiers et aux policiers à leur arrivée sur place. Selon nos informations, le feu a été rapidement maîtrisé et la façade du lycée n'a été que noircie. 

Dans la foulée, l'entrée de l'établissement a été bloquée par des élèves. Des projectiles ont été lancés sur les forces de l'ordre. "Une policière du commissariat de police de l’Haÿ-Les-Roses a été blessée pendant l’intervention par bout de bitume jeté sur elle. Une fracture du bras est suspectée", informe le parquet de Créteil. 

"Un véhicule de police municipale a été caillassé, et un véhicule des espaces verts retourné", ajoute-t-il. Plusieurs vidéos montrant ces faits ont été postées sur les réseaux sociaux dans la matinée.

Du renfort

Très rapidement, des renforts sont appelés pour rétablir le calme. Vers 10h40, tout était rentré dans l'ordre. "Un mineur de 17 ans a été interpellé et placé en garde à vue pour participation à un attroupement non armé après sommation et rébellion. Une enquête en flagrance confiée au commissariat du Kremlin-Bicêtre pour des faits de dégradations aggravées, participation avec arme à un attroupement après sommation et violences sur personne dépositaire de l’autorité publique, indique le parquet de Créteil à notre rédaction. 

Contacté par TF1info, le rectorat de Créteil assure que le nombre de personnes encagoulées n'étaient ce matin "qu'une vingtaine".  "Les autres personnes présentes étaient essentiellement des élèves qui ne pouvaient pas accéder à leur classe. Ça n'était a priori pas des personnes qui bloquaient l'établissement. Très rapidement, ces élèves ont pu assister au cours, certains dans le courant du début de matinée, les autres en milieu de matinée" précise-t-on à TF1Info.  Le rectorat précise également qu'un dispositif de sécurité a été mis en place pour la journée, mais aussi pour les jours prochains. 

Pourquoi ces violences?

Pourquoi y a-t-il eu alors des violences ce matin devant ce lycée ? Pour l'instant, les raisons ne sons pas claires. "On ignore  si c'est en lien avec la mobilisation des professeurs la semaine dernière, mais a priori, non", confie une source proche du dossier à TF1info. 

Du 26 février au 3 mars, semaine de rentrée scolaire, les professeurs de ce lycée avaient en effet exercé leur droit de retrait pour dénoncer "les conditions matérielles extrêmement dégradées" dans lesquelles ils devaient exercer leur travail. Ces professeurs avaient repris le travail lundi dernier après avoir obtenu des engagements des autorités.  "Nous, personnels du lycée de Cachan, nous condamnons les violences exercées ce matin par des individus cagoulés dont certains ne sont sans doute pas du lycée. Nous tenons à réaffirmer qu'ils n'ont rien à voir avec les personnels, élèves et parents mobilisés légitimement pour dénoncer les conditions de travail et d'enseignement dans des locaux insalubres, voire dangereux", écrivent-ils dans un communiqué envoyé ce jour à TF1info. 

De son côté, la maire de Cachan a "condamné fermement les violences inacceptables intervenues ce matin devant le lycée de Cachan". "Je renouvelle mon soutien et mes remerciements à la communauté éducative, aux agents communaux, aux sapeurs-pompiers et à la Police Nationale" a réagi Hélène de Comarmond. 


Aurélie SARROT avec Alexandra Guillet

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