"Ça n'arrête pas ici !" : les radars vandalisés en série dans l'Orne, des dégradations à 240.000 euros

par Hamza HIZZIR | Reportage TF1 Ignacio Bornacin, Guillaume Thorel, Xavier Thoby
Publié le 7 mai 2024 à 18h21

Source : JT 13h Semaine

Dans l’Orne, une dizaine d’appareils ont été endommagés ou détruits ces dernières semaines.
Une équipe de TF1 s'est rendue sur place.

C’est le triangle des Bermudes des radars : sur la D909, la D18 et la D976, dans l’Orne, quatre ont été mis hors d'usage dans la seule nuit du 1ᵉʳ au 2 mars. Deux ont été recouverts de peinture, les deux autres découpés à la disqueuse, rapporte L’Orne combattante. En janvier, quatre autres avaient été retrouvés "encapuchonnés" sous d'épaisses bâches dans ce même secteur, révélait Ouest-France. Puis la semaine dernière, non loin de là, à Montilly-sur-Noireau, un radar tourelle a de nouveau été tronçonné, moins de dix jours après sa réinstallation par la municipalité. Une seconde dégradation en à peine trois mois...

"Ça n’arrête pas ici ! Qu’on soit pour ou contre les radars, ça fait toujours un petit peu mal au cœur. C'est quand même du matériel et c'est la sécurité routière qui est en jeu, surtout qu’on a déjà eu pas mal d’accidents", souffle le maire, Antoine Gérard, dans le reportage du 13H de TF1 à voir en tête de cet article. Un appareil neuf valant entre 10.000 et 30.000 euros selon sa taille, cette dizaine de dégradations depuis le début de l’année dans le département a déjà coûté 240.000 euros aux autorités. C'est près du double par rapport à l'ensemble des dépenses de l'an dernier.

Une "pompe à fric" ?

"Je pense que c'est un ras-le-bol. Il y a des radars qui sont utiles, parce que placés dans des endroits dangereux, mais la majorité, c’est surtout une pompe à fric", réagit un automobiliste ornais interrogé par notre équipe. Une autre pointe, elle, que "c’est tout le monde qui paye ces dégradations"… Et pour cause : c’est l’État, donc nous, qui finançons les réparations. 

Selon le ministère de l'Intérieur, en dix ans, 50.000 actes de malveillance ont été recensés sur des radars, dont 35.000 de 2018 à 2022, pour une moyenne de 6.000 par an. "À la louche, les amendes suite à un flash radar rapportent un milliard d’euros de recettes chaque année, nous éclairait, début février, Stéphanie Fontaine, journaliste spécialisée dans la sécurité routière pour le site Caradisiac. C’est un système rentable, puisque les dépenses, elles, sont estimées à un peu plus de 300 millions d’euros." Dit autrement : malgré les dégradations toujours plus nombreuses, les radars ne sont pas près de quitter le bord de nos routes.


Hamza HIZZIR | Reportage TF1 Ignacio Bornacin, Guillaume Thorel, Xavier Thoby

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