Tests antigéniques : les dessous du business des barnums de dépistage

Léa LUCAS avec TF1
Publié le 23 août 2021 à 10h14

Source : TF1 Info

ENQUÊTE - Depuis l'instauration du pass sanitaire, les centres de dépistage sont particulièrement sollicités par des patients désireux d'obtenir un QR Code. À quel point sont-ils rentables pour leurs propriétaires ?

Ils se retrouvent désormais à de nombreux coins de rue. Les stands de dépistage sont devenus un véritable business en quelques mois. La société spécialisée Medicalib intervient ainsi quotidiennement dans des entreprises pour procéder à des tests anti-Covid dès qu'un cas est détecté. "On les a appelés à 17h, dès qu'on a su qu'on était potentiellement cas contacts, et dès ce matin, ils étaient là", relate Ksenya Borzov, responsable marketing de la plateforme Beanstock, dans l'enquête de TF1 en tête de cet article. 

Chaque test est alors facturé 35 euros, un prix comprenant le matériel nécessaire et la rémunération du soignant. "Le professionnel de santé est rémunéré 70 euros de l'heure pour réaliser les tests qui coûtent entre 6 et 8 euros. Puis, il y a toute la partie organisation et coordination", explique Nicolas Baudelot, cofondateur de Medicalib. 

Une opération rentable puisque chaque test rapporte 4 euros à l'entreprise. Celle-ci en a réalisé près de 200.000 depuis le début de l'épidémie. Ainsi, elle a déjà généré plus de 800.000 euros de bénéfices. "C'est un nouveau business lié au Covid-19 qui nous a permis de nous développer, d'embaucher des gens. Cinq personnes sont dédiées aux activités en entreprise."

Rentabilité fluctuante pour les officines

Du côté des officines, la rentabilité est plus fluctuante. Même si les pharmaciens ne paient le test que 5 euros - ils rémunèrent ensuite l’étudiant en charge d'insérer l'écouvillon dans le nez des patients 20 euros par heure, recevant un remboursement de 25 euros par test de l'assurance maladie -, les patients font parfois défaut. 

"Une activité soutenue peut nous permettre de payer la personne et d'y trouver une petite rentabilité", affirme Eric Myon, responsable d'une pharmacie à Paris. "Mais si vous avez un étudiant qui vient une dizaine d'heures et que vous faites très peu de tests, il n'y a de toute évidence aucune rentabilité."

Les fabricants de tentes espèrent "une vague de demandes"

Les fabricants de tentes génèrent également des recettes intéressantes, avec des ventes comprises entre 400 et 600 euros. Les chapiteaux blancs sont "très prisés notamment par les officines", note Laurent Lesur, directeur adjoint de l'entreprise de confection de bâches sur mesure Nord Baches Templemars. 

Depuis l'instauration du pass sanitaire, il enchaîne les contrats. Une tendance qui devrait se confirmer à la rentrée : "Les centres commerciaux, tous les lieux recevant du public vont devoir s'équiper, on attend une vague de demandes."

Au cours de l'autonome, ce business pourrait cependant décliner. Alors que 6 millions de tests ont été réalisés du 9 au 15 août en France, un record sous l'effet de l'extension du pass sanitaire, ils devraient être moins prisés lorsqu'ils deviendront payants dès le 15 octobre. La sécurité sociale ne remboursera que les patients munis d'une prescription médicale. Les autres devraient être vaccinés pour la plupart, avec un objectif de 50 millions de primo-vaccinés d'ici à fin août, fixé par le gouvernement. 


Léa LUCAS avec TF1

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