Qu'est-ce que la chérophobie, ce trouble mental qui empêche d’être heureux ?

par Sabine BOUCHOUL pour TF1 INFO
Publié le 7 mai 2024 à 18h00

Source : Bonjour !

La chérophobie est définie comme la peur irrationnelle du bonheur.
Les personnes souffrant de ce trouble mental estime qu’un bonheur n’arrive jamais seul et surtout, il arrive avec du chagrin.
Les introvertis et les perfectionnistes sont plus susceptibles de faire l’expérience de cette phobie.

La poursuite du bonheur est le but de toute une vie pour tous les êtres humains. Enfin presque. Chez une infime partie de la population, être heureux provoque une peur panique. Cette crainte du bonheur est appelée la chérophobie et elle a été théorisée par plusieurs professionnels de la santé mentale. Cependant, cette phobie du bonheur n’est pas encore répertoriée dans le DSM-5, la bible de la psychologie. 

Qui sont les chérophobes ?

Certaines personnes ne veulent pas être heureuses, parce qu’elles estiment qu’il y a un revers à la médaille. Pour le psychologue clinicien Alexander Alvarado, interrogé par Well and Good, la chérophobie implique "une peur irrationnelle d’être heureux en raison de la croyance qu’il en résultera quelque chose de mauvais". Cependant, le psychologue précise que "cette peur se distingue de l’anxiété plus générale qui consiste à attendre que l’inévitable et à anticiper des issues négatives". Les chérophobes ont une incapacité à ressentir de la joie ou un sentiment d’épanouissement, ils s’interdisent toutes pensées positives qu’ils estiment désagréables, ils évitent les émotions quitte à se déconnecter émotionnellement ou se dissocier dans certaines situations. 

D’après une étude publiée en 2019 dans l’Indian Journal of Psychiatry, les personnes ayant subi des traumatismes pendant l’enfance sont davantage concernées par cette phobie du bonheur, de même pour les femmes ayant subi des violences sexuelles. La chérophobie peut aussi se déclencher à la suite d'un conflit ou d’un drame. Ce trouble mental peut aussi survenir chez les personnes dépressives ou anxieuses ou qui ont une très faible estime d’elles-mêmes. 

Les profils introvertis ou perfectionnistes sont aussi beaucoup susceptibles de développer une crainte du bonheur. Les premiers préfèrent rester à l’écart et peuvent ressentir de l’anxiété à l’idée de rejoindre une réunion joyeuse ou une fête. Les seconds, eux, voient le bonheur comme une perte de productivité, d’énergie et un trait qui concerne les personnes paresseuses. 

Comment surmonter la chérophobie ?

La chérophobie se soigne et il est important de consulter un psychologue, car cette phobie peut être un signe précurseur d’une véritable dépression. Ces spécialistes peuvent proposer des thérapies cognitivo-comportementales (TCC) qui permettent au patient de reconnaître les pensées négatives et de les transformer. Parmi les autres moyens de surmonter la chérophobie, les psychologues préconisent la relaxation, la respiration profonde, l’hypnothérapie. Ils incitent également les chérophobes à s’exposer progressivement à des événements heureux pour qu’ils comprennent qu’il n’y a pas toujours de chagrin ou un revers de la médaille. 


Sabine BOUCHOUL pour TF1 INFO

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