Il a fait l'ouverture du Festival de Cannes avec le nouveau film de Quentin Dupieux.
César de la meilleure révélation masculine, Raphaël Quenard s'est livré ce dimanche face à Audrey Crespo-Mara dans "Sept à Huit".
L'acteur de 33 ans a réagi au mouvement #MeToo qui secoue le 7ᵉ art et aux rumeurs sur une fausse "liste noire" du cinéma français.

C'est la nouvelle coqueluche du cinéma français. Quasi inconnu il y a encore un an, Raphaël Quenard a remporté le César de la meilleure révélation masculine pour Chien de casse, couronnant son ascension fulgurante. L'acteur de 33 ans, qui croule sous les propositions, a fait sensation lors de l'ouverture du Festival de Cannes où il a monté les marches aux côtés de Léa Seydoux, Vincent Lindon et Louis Garrel, à qui il donne la réplique dans Le Deuxième Acte, de Quentin Dupieux. Il les montera une deuxième fois pour présenter L'Amour ouf, la comédie romantique musicale réalisée par Gilles Lellouche. 

Un rêve éveillé pour ce petit-fils de paysan qui n'était pas destiné à faire carrière dans le 7ᵉ art, actuellement secoué par le mouvement #MeToo. Alors que de nombreuses comédiennes se désolent de voir si peu d’hommes de leur milieu les soutenir, Raphaël Quenard assure qu'il est aux côtés de ces femmes qui ont fait "sauter ce verrou et dynamité le couvercle qui pesait sur leur parole".

J’ai de l’admiration pour ces femmes qui portent un message qui les dépasse
Raphaël Quenard

"On les entend", affirme le comédien dans la vidéo en tête de cet article, replay du "Portrait de la semaine" diffusé ce dimanche dans "Sept à Huit". "J’ai de l’admiration pour ces femmes qui portent un message qui les dépasse. La caisse de résonance que le cinéma offre sur cette problématique est gigantesque. Elle permet de mettre en évidence les abus dans d’autres milieux plus invisibilisés. Il y a des rapports de domination partout, que ce soit à la télévision ou dans une boulangerie".

"Moi, je connais le cinéma, il y a déjà #MeToo", assure-t-il. "On baigne dans ces préoccupations cruciales vis-à-vis des violences faites aux femmes. On a envie d’avancer main dans la main. (…) On n’est pas dans le monde des Bisounours, mais il faut que les choses se fassent dans la bienveillance et le respect pour que ça puisse être confortable pour tout le monde", poursuit Raphaël Quenard qui estime qu'il est essentiel à présent de "définir un cadre" pour pouvoir travailler dans la sérénité et "dans la joie dans laquelle ça doit se faire". 

Le Festival de Cannes secoué par des rumeurs

En parallèle à la libération de la parole des femmes portée entre autres par Judith Godrèche, le Festival de Cannes a été secoué par une autre polémique. Quelques jours avant l'ouverture, une "liste noire" de dix acteurs, réalisateurs et producteurs accusés de violences sexuelles, que Mediapart devait publier, a circulé sur les réseaux sociaux. Le nom de Raphaël Quenard en faisait partie. Comment a-t-il vécu cette atmosphère en coulisses ? 

"Cette atmosphère est pesante et un peu nauséabonde, car elle crée des suspicions, des regards un peu étranges. Il n’y a rien d’agréable là-dedans. Mais moi, j’ai l’esprit clair parce que je sais comment je me comporte. (…) Je sais que je suis droit dans mes bottes. La preuve : une fois que Mediapart a annoncé que cette rumeur était fausse, ça a explosé", explique le comédien qui admet que toute cette affaire aura eu l'effet positif "de mettre un coup de projecteur sur ces problématiques dont on doit s’emparer". "Au final, c'est salutaire", conclut-il.


Rania HOBALLAH | Propos recueillis par Audrey Crespo-Mara

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