Mantes-la-Jolie : des violences embrasent le lycée Rostand, les enseignants exercent leur droit de retrait

Justine Briquet-Moreno avec AFP
Publié le 2 décembre 2021 à 7h24
Mantes-la-Jolie : des violences embrasent le lycée Rostand, les enseignants exercent leur droit de retrait
Source : Fred TANNEAU / AFP

YVELINES - Les enseignants d'un établissement polyvalent de Mantes-la-Jolie exercent leur droit de retrait après une série de violences commises à l'intérieur de leur établissement.

Le personnel du lycée Jean-Rostand de Mantes-la-Jolie (Yvelines) a annoncé, ce mercredi, vouloir exercer son droit de 

retrait. La cause d'une telle décision ? La veille, des tirs de mortiers d'artifice ont visé cet établissement polyvalent qui accueille un millier d'élèves. Dans un communiqué, le personnel du lycée a annoncé que 60 personnels présents ont voté pour exercer leur droit de retrait, "pour cause de situation dangereuse imminente"

Ce mardi au matin, le véhicule servant au cours de mécanique automobile a également subi des tentatives d’incendie. Aussi, des mortiers ont été tirés à l’intérieur des couloirs et des départs de feu ont été constatés à l’intérieur même du lycée, notamment à côté de la salle des professeurs. Selon  une source policière, il n'y a pas eu de blessés ni d'interpellations. 

Au lendemain des faits, seuls les élèves en apprentissage étaient autorisés à rejoindre leur cours.

Au lycée, l'insécurité "monte en flèche"

 En réaction aux événements, le personnel exige la création de "quatre postes d'assistants d'éducation pour assurer un encadrement efficient"."On a dit stop !", s'est exclamé Vincent Smith, délégué syndical de Sud Éducation, car "on ne peut pas garantir aux familles notre capacité à accueillir leurs enfants dans de bonnes conditions". Pour ce syndical, l'insécurité "monte en flèche" au sein de l'établissement. Il rappelle néanmoins que seule "une petite minorité d'élèves est responsable".

Une situation d'autant plus difficile à affronter qu'un manque de moyens humains et matériels se fait grandement ressentir. Encore récemment, un poste de conseiller principal d'éducation a été supprimé. "Le contexte est anormalement difficile depuis le début d'année", a abondé Vincent Smith. 

Le manque de moyens humains et matériels en cause

Dans la perspective de sensibiliser à cette question, une délégation de six enseignants et membres du personnel a rencontré en fin de matinée le Directeur académique des services de l'Éducation nationale (DASEN) des Yvelines. Au sortir de la réunion qui a duré deux heures, une enseignante du lycée Dieynaba Diop  s'est réjoui : "Nos remarques ont été prises en compte".

Parmi les garanties obtenues, la création d'un demi-poste d'assistant d'éducation et l'intervention d'une entreprise chargée de procéder à la remise en état des extincteurs de l'établissement, selon le porte-parole de l'inspection académique. Une journée de concertation doit avoir lieu jeudi pour définir les modalités de la reprise des cours, prévue vendredi, a précisé l'inspection 

académique. 

En décembre 2018, l'établissement s'était fait connaître suite à la diffusion d'une vidéo montrant des lycéens à genoux, entravés pour certains. À l'époque, 151 jeunes avaient été interpellés aux abords du lycée. Sur les réseaux sociaux, la polémique avait rapidement enflé. Dans l'enregistrement, on entendait notamment un fonctionnaire de police s'exclamer : "Voilà une classe qui se tient sage".  


Justine Briquet-Moreno avec AFP

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